Chercheur d'ailleurs

Texte de Céline Muzelle

Présentation du projet devant aboutir à la parution du livre, humanité végétale

.... Mais au-delà des catégories, lorsque l’œil chemine aujourd’hui sur toutes ces empreintes, un geste commun apparaît en filigrane, un geste universel, archétypal, qui en ces temps incertains résonne profondément : Faire jardin.

Se nourrissant de nos savoirs, de nos mœurs et croyances, ce geste traverse les époques, laissant parfois une trace des siècles durant. Il s’observe quand on réalise un jardin, mais l’on peut aussi le concevoir comme une attitude de vie ou un style d’existence, dépassant les prés- carrés et le domaine horticole proprement dit.

Semer, étudier, patienter. Observer, planter, comprendre. Composer avec la vie et lui laisser la préséance du résultat. Orner, rêver, sentir. Coopérer. Trouver le « juste équilibre entre le petit monde intérieur et l’immensité du monde extérieur »2. Se piquer. Transformer. Goûter. Recommencer... tant de facultés humaines sont susceptibles de s’exprimer dans ce geste souvent si discret. S’y loge aussi une intense portée philosophique et politique lorsqu’il s’applique à toutes formes d’être-au-monde. Au moment même où ce livre paraît, sans doute une cohorte de créateurs de l’ombre est-elle d’ailleurs en train, à l’image des artistes bruts, de se saisir en silence de maints « presque riens » pour réenchanter jardinièrement nos vies.

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Biographie de Mario Del Curto

Mario Del Curto est un photographe basé à Sergey, en Suisse romande. Né en 1955, il débute la photographie en autodidacte dans les années 1970-1980 et couvre les mouvements sociaux de l’époque. Photographe indépendant dès 1980, il travaille pour le théâtre et la danse, développant un style original dans la photographie de scène. Dès 1983, il se passionne pour l’Art brut et y consacre de nombreuses expositions, ouvrages et films. Depuis quelques années, il explore la relation de l’homme au végétal. Son regard se porte sur les jardins ouvriers et outsider, sur les jardins botaniques, les zones urbaines, les laboratoires de recherche scientifique et les stations agronomiques. Lors de plusieurs voyages en Russie, il effectue le premier reportage photographique sur l’Institut Vavilov et ses 12 stations expérimentales, qui fait l’objet du livre Les graines du monde, lauréat du prix Redouté en 2018. Le photographe a exposé dans le monde entier et ses images sont présentes dans plusieurs galeries et musées internationaux, notamment le Musée de l’Élysée et la Collection de l’Art Brut à Lausanne, dont il est membre du conseil consultatif. Il est aussi consultant et commissaire associé de plusieurs expositions et festivals.

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